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Les émotions au coeur de la transformation sociale : une lecture à partir de John Dewey
Author(s) -
Emmanuel Petit
Publication year - 2021
Publication title -
lien social et politiques/lien social et politiques, riac
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1703-9665
pISSN - 1204-3206
DOI - 10.7202/1079499ar
Subject(s) - humanities , philosophy
Le philosophe américain John Dewey a élaboré une théorie des émotions spécifique qui permet d’aborder de façon renouvelée la question de la transformation sociale. La théorie de Dewey est précieuse, car elle constitue un outil appréciable d’unification des théories modernes des émotions : foncièrement non dualiste, elle pose que l’émotion est ce qui nous relie à autrui ou à notre environnement. Loin d’être un phénomène purement intérieur, l’émergence d’une émotion dépend de notre humeur, de notre histoire personnelle, du contexte social et culturel dans lequel nous vivons. La théorie propose ainsi une analyse dynamique qui prend en compte l’histoire de la relation. L’émotion a en particulier un pouvoir de transformation sociale qui s’exerce à l’échelle de l’individu, mais aussi sur le plan collectif. Les institutions, les habitudes, les règles de vie ne sont donc pas figées et évoluent elles-mêmes avec les émotions qu’elles génèrent. Dans cette analyse, l’émotion est ce qui signale et guide le changement d’habitude. Or, il peut arriver aussi qu’une routine ou une habitude émotionnelle nous fige dans une posture qui empêche toute transformation. L’approche de Dewey nous interroge en conséquence sur la façon dont l’articulation entre les habitudes et les émotions individuelles conduit à une transformation sociale durable et pérenne. Cela dépend-il de la « qualité » de l’émotion ? Le pouvoir des émotions est-il celui d’une émotion « ordinaire » ? Ce pouvoir est-il limité ?

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