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VILLES DÉTRUITES, ESPOIRS RUINÉS
Author(s) -
Martine-Emmanuelle Lapointe
Publication year - 2021
Publication title -
voix et images
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1705-933X
pISSN - 0318-9201
DOI - 10.7202/1075867ar
Subject(s) - humanities , art
Cet article porte sur la ruine du vivre-ensemble dans trois romans québécois quidéjouent les conventions du réalisme littéraire. Oscar De Profundis de CatherineMavrikakis (2016), Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin (2016) et Tuaimeras ce que tu as tué de Kevin Lambert (2017) ancrent leurs personnages dans deslieux ruinés et mortifères où le vivre-ensemble emprunte une forme spectrale relevant d’unemythologie d’un autre temps. Les gueux du Montréal postapocalyptique de Mavrikakis et leshabitants du village enneigé de Guay-Poliquin, s’ils se rassemblent et unissenttemporairement leurs forces, le font sous l’influence de jeux d’alliances opportunistes,voués non pas à la défense d’un projet social, mais bien à la survie de quelques individustriés sur le volet. Dans le roman de Kevin Lambert, les lieux urbains sont transfigurés,transformés en pièges parfois mortels, coupables d’infanticides qui illustrent de manièreradicale la ruine des solidarités communautaires. Je m’attacherai en somme à la manière dontles lieux romanesques font signe vers les ruines d’un certain idéal, voire d’un fantasmepolitique, « marqué lui-même par un certain usage du temps, l’usage de la promesse »(Rancière, Aux bords du politique , p. 23).

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