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Entre déni et considération, le corps de l’enfant dans les procédures judiciaires d’infanticides
Author(s) -
Natacha Vellut
Publication year - 2020
Publication title -
enfances, familles, générations
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.105
H-Index - 7
ISSN - 1708-6310
DOI - 10.7202/1067810ar
Subject(s) - humanities , political science , sociology , art
Cadre de la recherche : une rechercherétrospective sur les morts suspectes d’enfants de moins d’un an réalisée enFrance a permis de constituer deux bases de données, une base de donnéesjudiciaires et une base d’articles de presse. L’analyse de ces données a donnélieu à plusieurs publications qui précisent les déterminants psychosociaux desinfanticides et caractérisent le traitement des institutions de la police, de lajustice et de la presse vis-à-vis de ces homicides. Objectifs : Il s’agit d’étudier quelleplace est réservée au corps de l’enfant décédé dans ces procéduresd’infanticides et d’en inférer les conceptions de l’enfant qui sous-tendent lesdiscours et les pratiques des différents acteurs (parents, mis en cause,témoins, acteurs de la police et de la justice). Méthodologie : L’analyse porte sur desdonnées textuelles issues de dossiers judicaires et d’articles de presse etcompare des affaires d’infanticides similaires quant aux actes incriminés, maisaux traitements judiciaires et médiatiques contrastés et présentant desconclusions judiciaires hétérogènes. Résultats : Le corps de l’enfant décédéest considéré comme un corps-objet et non comme un corps-sujet. Ce corps-objetest instrumentalisé par les différents acteurs de la procédure dans laperspective, consciente ou non, d’influencer la conclusion judiciaire. Il estalors corps politique soumis aux rivalités de différentes légitimités. Conclusions : Plusieurs facteurscontribuent à ce que le corps de l’enfant décédé soit objectalisé etinstrumentalisé : la mort, qui en elle-même favorise une conception du corpscomme objet, le manque de reconnaissance sociale des victimes qui résulte deleur jeune âge, l’idée que les enfants appartiennent aux parents. La conceptionde l’enfant comme personne apparaît incertaine. Contribution  : Ces affaires d’infanticide questionnent la conception de l’enfant commepersonne. Il semble que deux conceptions coexistent : l’enfant est une personnedès sa naissance, l’enfant n’est pas tout à fait une personne tant qu’il n’a pasété prénommé, n’a pas développé de relations, n’a pas eu une existence socialeet publique.

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