
Y avait-il un père ? Paternité et relations de couple dans les affaires de néonaticides
Author(s) -
Laurence Simmat-Durand
Publication year - 2018
Publication title -
enfances, familles, générations
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.105
H-Index - 7
ISSN - 1708-6310
DOI - 10.7202/1051502ar
Subject(s) - humanities , philosophy , political science
Cadre de la recherche : Les affaires denéonaticide sont essentiellement connues au travers de la procédure judiciairequi garde une approche très traditionnelle d’un crime exclusivement féminin etqui ne met en cause que la mère. Objectifs : Le présent article s’attacheà analyser ce qui est décrit de l’attitude du partenaire de la mère vis-à-vis dela paternité, et ce faisant les relations de couple qui y sont attachées. Méthodologie : À partir de 2306 articlesde presse décrivant 357 néonaticides suspectés en France de 1993 à 2012, uneanalyse thématique a été réalisée, utilisant toutes les mentions au père del’enfant. Résultats : Trois grandes tendances ontété mises en exergue : l’homme qui a conçu cet enfant, soit n’est pas envisagédans ce rôle de père, car il est écarté de la paternité par la mère ou par lajustice, soit ne veut pas être père, soit veut être père, mais en est empêchépar la mère. Conclusions : Contrairement à lalittérature sur la parentalité aujourd’hui, les affaires de néonaticide mettenten scène une vision stéréotypée où la mère est seule à répondre du désird’enfant. Ainsi, lors des poursuites judiciaires pour néonaticide, la présencedu père est déniée, refusée, que le désir paternel existe ou non. Contribution : Cet article fait le pointsur l’existence donnée au père dans le contexte des poursuites judiciaires desmères à partir d’un corpus de presse concernant 141 mères ayant été poursuiviespour nénonaticide.