
Des familles « sous surveillance »
Author(s) -
Béatrice Jacques
Publication year - 2017
Publication title -
enfances, familles, générations
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.105
H-Index - 7
ISSN - 1708-6310
DOI - 10.7202/1045027ar
Subject(s) - political science , humanities , philosophy
Cadre de la recherche : L’articleprésenté est issu d’une enquête réalisée en 2010-2013 (financementIRESP-INSERM), dont le questionnement central a porté sur l’accès aux soins ensanté génésique et reproductive de femmes dites « précaires » ou migrantes d’unterritoire français. Objectifs : Nous souhaitons montrercomment des mères intègrent des dispositifs institutionnels et analyser commentles professionnels produisent des familles types. Méthodologie : Pour la partiesociologique de l’enquête, nous avons réalisé cinquante-sept entretienssemi-directifs auprès de professionnels médicaux, d’intervenants sociaux et defemmes en situation de précarité, et effectué des observations au domicile despatientes et auprès des professionnels de structures socio-sanitaires. Résultats : Nous décrirons d’abordcomment les femmes suivies par les services de la protection maternelle etinfantile 1sont identifiées selon des indicateurs de « qualité » de la parentalité. Puis,nous nous interrogerons sur les « techniques d’entrée » des professionnels dansles familles et ferons le constat que les bénéficiaires observé(e)s ont souventcompris qu’elles ne correspondaient pas parfaitement au modèle attendu parl’institution. Conclusions : Ce travail permet desaisir la manière dont les parentalités « à risque » sont accompagnées par lamise en place d’une relation de confiance qui peut venir brouiller la réalité dusuivi social. Par ailleurs, l’accompagnement des femmes dévoile des rapportssociaux de genre et de classe. Nous notons aussi que les pratiquesprofessionnelles dépassent largement le cadre de la santé et s’imposent pluslargement aux champs de la famille, du travail et du logement, intervenant mêmeparfois dans la sphère privée et sur l’estime de soi. Contribution : En nous intéressant à desprofessionnels de la santé, nous souhaitons interroger la similarité despratiques de ce milieu avec les pratiques de soutien à la parentalité, déjàdécrites par d’autres auteurs, chez des professionnels du social.