z-logo
open-access-imgOpen Access
Un « couple » sous tension : le romancier et le livre dans les romans de la vie littéraire
Author(s) -
Pascal Brissette,
Michel Lacroix
Publication year - 2011
Publication title -
mémoires du livre
Language(s) - English
Resource type - Journals
ISSN - 1920-602X
DOI - 10.7202/1001761ar
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Si le sens commun n’imagine guère d’écrivain sans livre, rien n’est moins évident dans la fiction. Ce constat, effectué à partir des recherches menées sur les romans de la vie littéraire publiés en France entre 1800 et 1940, nous a amenés à nous interroger sur cet étrange statut du livre dans les fictions. Quand et pourquoi le livre est-il montré? Quand et pourquoi ne l’est-il pas, dans un corpus où l’on s’attend pourtant à l’y trouver? Pour esquisser des réponses à ces questions, nous avons étudié les textes de Madame de Genlis, de Madame de Staël, de Balzac, de Gide et de Duhamel. Nous avons ainsi pu voir que la littérature est souvent fictionnalisée comme pure parole, sans matérialité, comme « texte » tout entier spiritualisé, manifestant ainsi une idéalisation de la présence et une hantise de la médiation ; la présence du livre comme objet matériel, comme imprimé, fait au contraire surgir quantité de médiateurs, souvent chargés de négativité, parce qu’ils manifestent la dimension économique de la création littéraire.If, in reality, the book is generally accepted as the symbolic attribute of a writer, it is not so in fiction. This significant though relative absence is at the heart of our analysis of novels published in France between 1800 and 1940. When and why is the book an important component of the story? When and why isn’t it in texts where literature is the central theme and one would expect to find it? To sketch out answers to these questions, we have studied novels by Madame de Genlis, Madame de Staël, Balzac, Gide and Duhamel. We have been able to show that literature is often fictionalized as the dream of a pure and dematerialized voice, as a completely spiritualized “text,” thus appearing as an idealization of the present and as an obsession with mediation; in contrast, the presence of the book as material object, as printed matter, brings about a sudden surge of mediators, most of whom are freighted with negativity because they reveal the economic dimension of literary creativity

The content you want is available to Zendy users.

Already have an account? Click here to sign in.
Having issues? You can contact us here