
Histoire politique des relations franco-africaines d’après les romans d’Henri Lopes
Author(s) -
Kusum Aggarwal
Publication year - 2021
Publication title -
mouvances francophones
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2371-7211
DOI - 10.5206/mf.v6i1.13585
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Kusum Aggarwal, professeur au Department of Germanic and Romance Studies de l’Université de Delhi a publié : Amadou Hampâté Bâ et l’africanisme (1999) ; réédité avec une introduction deux ouvrages du baron Roger, Kelédor, Histoire africaine (1828) et Fables sénégalaises (1828) parus respectivement en 2007 et 2008 dans la collection Autrement mêmes chez l’Harmattan ; et édité tout récemment l’ouvrage collectif, Francophonie et Postcolonialisme : Textes et Contextes (2016) publié par Langers International, Delhi. Cet article étudie une sélection de romans d’Henri Lopes, de Sans tam-tam (1977) au Méridional (2015), en passant par Le chercheur d’Afriques (1990), Le lys et le flamboyant (1997), Dossier classé (2002), qui font voir à travers la circulation interminable des acteurs, un monde mobile et ouvert, édifié sous l’influence réciproque de l’Afrique et de la France. Par là ainsi le discours qu’ils tiennent sur l’histoire franco-africaine s’avère fondatrice : elle perturbe invariablement, une conception dominante des rapports franco-africains lus suivant « une logique de la disjonction » (Mouralis: 1999, 17).
L’approche de l’histoire franco-africaine procède ici suivant deux principales modalités. Une première est axée sur la Grande Histoire qui s’est déroulée entre l’Afrique et la France, à travers la colonisation, et dont les conséquences se manifestent dans les questions relatives au métissage des êtres, des cultures, des langues. La seconde modalité relève de la Petite Histoire qui se déroule à travers les tribulations des Africains en Europe et particulièrement en France et qui, dans le cas de Lopes, le mène dans l’ouest de la France, avec une référence récurrente à la Bretagne. On constatera à terme que l’histoire coloniale, si inhumaine et violente par ailleurs, débouche sur la familiarité et le plaisir d'être « différents et ensemble », comme le disait Léopold Sédar Senghor (Vaillant : 2006, 163).