
L’article traite de la politique de santé engagée à Madagascar en période coloniale dont l’objectif principal était d’améliorer l’état sanitaire du pays afin de faire progresser la situation démographique. Les modes d’influence du pouvoir étaient nombreux pour gagner la confiance des Malgaches et, ainsi, imposer les normes occidentales dans le domaine de la santé.
Les agents de santé, médecins militaires et civils, rencontraient des difficultés à expérimenter de nouveaux procédés thérapeutiques et répandre une vision hygiéniste occidentale. Ce qui freinait l’étendue et l’évolution de l’Assistance médicale indigène était en partie dû à l’attitude réfractaire des populations locales. Parmi les modes d’influence convoqués pour amener les indigènes à consulter le médecin colonial ou le médecin blanc, puis le médecin dit de brousse, qui permettaient de réduire quelque peu les rapports de force, notons l’importance donnée à l’amélioration technique des procédés thérapeutiques et des infrastructures mais aussi à la transmission de l’information médicale.
Cependant, les médecins coloniaux étaient aussi confrontés à l’autorité et à l’influence des thérapeutes indigènes ou devins-guérisseurs (ombiasy) qui, de tradition, étaient les principaux soignants. Ces personnages qui avaient la connaissance de la pharmacopée et des techniques thérapeutiques magico- religieuses - comme la lecture divinatoire et l’astrologie - étaient perçus par le pouvoir colonial et ses agents médicaux comme dangereux du fait de leur autorité religieuse, parfois mise au service d’actions politiques.