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La sociologie de l’étudiant en France : entre reproduction et production
Author(s) -
Saeed Paivandi,
Anaëlle Milon
Publication year - 2020
Publication title -
perspectiva
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 2175-795X
pISSN - 0102-5473
DOI - 10.5007/2175-795x.2020.e67174
Subject(s) - humanities , sociology , political science , ethnology , philosophy
Il y avait 300 000 étudiants en France en 1968, 1,5 million en 2000, il y en a eu 2,6 millions en 2019. Il ne s’agit pas uniquement d’une croissance démographique quantitative car la population étudiante a connu une diversification importante sur le plan social et scolaire. Cette massification a largement contribué à la naissance et au développement d’une sociologie de l’étudiant en France qui ne cesse de se diversifier en ce qui concerne ses objets, ses terrains et ses paradigmes. Si le travail fondateur de Bourdieu et de Passeron sur la reproduction des inégalités sociales dans l’enseignement supérieur a longuement dominé la recherche académique en France, de nouveaux axes de recherche ont élargi les périmètres d’une sociologie qui a connu une évolution importante. Depuis cinq décennies, la sociologie de l’étudiant est devenue plurielle en s’intéressant notamment au rapport au savoir et la perspective d’apprentissage, à l’intégration académique et sociale, au métier d’étudiant, à la culture et à la temporalité étudiante, aux effets de l’environnement d’études sur le parcours étudiant. Un nœud critique dans les travaux sociologiques concerne la place accordée à l’étudiant, à son expérience et à sa subjectivité au regard de son origine sociale et scolaire. L’analyse des enjeux théoriques et méthodologiques soulevés par l’évolution de la sociologie de l’étudiant en France permet d’examiner les divergences et les convergences qui perdurent au sein des débats critiques entre les chercheurs.