CORPOREITÀ E IMMAGINARIO NEL DISCORSO MEDICO SETTECENTESCO: GLI <em>ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE</em> DI DIDEROT

L’article part d’une série de considérations sur la précocité des intérêts de Diderot dans le domaine médical. «Pas de livres que je lise plus volontiers que les livres de médecine, pas d’hommes dont la conversation soit plus intéressante pour moi que les médecins», il affirmera vers la fin de sa vie. En fait, le discours médical, dans son oeuvre, s’identifie à un discours philosophique militant sous le signe d’un monisme rigoureux polémiquement opposé au dualisme de la tradition platonicienne-chrétienne, un discours nettement orienté vers la traduction totale de ‘l’âme’ dans le fonctionnement des organes du corps. Cependant, au-delà de la controverse philosophique, chez Diderot la connaissance médicale se révèle comme la base d’une fascinante vision biologique. Contrairement à un Buffon, qui continue de reconnaître une centralité ontologique à l’homme, Diderot tend à nier toute solution de continuité entre l’être humain et le règne animal - et même entre le règne animal et le règne minéral. L’article met en évidence quelques conséquences capitales d’une telle position sur les idées esthétiques de Diderot; et, d’ici, les réflexions sur l’enracinement de la pensée dans le corps présentes dans les Éléments de physiologie sont ramenées à l’un des plus grands changements de paradigme culturel de l’histoire européenne moderne.