
Isac Chiva, ethnologie et politique patrimoniale
Author(s) -
Noël Barbe
Publication year - 2013
Publication title -
terrain
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.108
H-Index - 4
eISSN - 1777-5450
pISSN - 0760-5668
DOI - 10.4000/terrain.15127
Subject(s) - humanities , political science , philosophy , art
International audienceLa Mission du patrimoine ethnologique du ministère de la Culture naît, au début des années 1980, d’une opportunité partagée entre une politique et une discipline. La discipline, l’ethnologie de la France, manque à ce moment-là de lieux propres, dans les établissements d’enseignement supérieur comme dans ceux de recherche. Son objet, le « proche », fait par ailleurs discuter sa légitimité scientifique. La politique, installée à la direction du Patrimoine du ministère, entend quant à elle réguler des activités patrimoniales amateures, qui foisonnent alors. C’est à ce point de rencontre entre science et politique que se constitue le patrimoine ethnologique théorisé par Isac Chiva (1925- 2012), qui s’attache à le construire comme une notion. Chiva pratiqua pour ce faire une série d’opérations intellectuelles : rupture, dans son esprit sans doute épistémologique, avec les usages idéologiques du mot « patrimoine » ; insertion dans l’histoire de la discipline ; emprunts à d’autres disciplines telle la génétique des populations ; définition positive de la notion qu’il lie étroitement à la recherche. Du côté de la politique, ce projet disciplinaire servira de point d’appui contre une ethnologie dite « sauvage »