
Trabajar para su "tiempo de descanso"? Sentido y usos del tiempo fuera del trabajo : el caso del personal sanitario en el hospital público
Author(s) -
Fanny Vincent
Publication year - 2014
Publication title -
temporalités/temporalités
Language(s) - English
Resource type - Journals
eISSN - 2102-5878
pISSN - 1777-9006
DOI - 10.4000/temporalites.2896
Subject(s) - humanities , political science , art
Originally programmed as an exception in the law, working 12 hour shifts has been expanding in the public hospital sector for several years now, often at the behest of care workers themselves, and more and more services and professions are concerned by the phenomenon. Far from being marginal, the 12 hour shift seems today to represent a way for stressed care workers to claim the right to rest and take control of their own time.Taking off from an ethnographic survey carried out for an ongoing thesis in the services of several hospitals, and about forty interviews, this article analyses how care workers use and take advantage of the 12-hour system in terms of what they feel it offers with respect to their social time. It thus suggests interpreting care workers’ investment in the 12-hour system as a means toward social emancipation, in that it appears to them – compared to the other sorts of systems such as the 8-hour shift – as a chance to find a balance between their time at work and time off-work, and to regulate the place that work occupies in their existence. In that sense, and given the mainly female composition of the paramedical population, the article studies in particular the significance of the time liberated by the 12-hour system in the light of motherhood.Initialement prévu dans la loi comme une dérogation, le travail en 12 heures se développe depuis plusieurs années à l’hôpital public, souvent à la demande des soignantes elles-mêmes, touchant de plus en plus de services et de professions. Loin d’être marginal, le 12 heures semble aujourd’hui être un moyen pour des soignantes sous pression de revendiquer un droit au repos et à la maîtrise de leur temps.Mobilisant une enquête ethnographique dans les services de plusieurs hôpitaux engagée dans le cadre d’une thèse en cours, s’appuyant sur une quarantaine d’entretiens, cet article analyse les usages et les appropriations que les soignantes font du dispositif des 12 heures en termes de gains ressentis en matière de temps sociaux. Il propose ainsi de lire l’engagement des soignantes dans le dispositif du 12 heures comme un moyen d’émancipation sociale, en cela qu’il leur apparaît – au regard d’autres formes d’horaires telles que le travail en 8 heures – une opportunité pour équilibrer leur temps de travail et de hors travail, et réguler la place qu’occupe le travail dans leur vie. En ce sens l’article étudie notamment le sens du temps dégagé par le 12 heures au prisme de la maternité, compte tenu de la composition majoritairement féminine de la population paramédicale