
L’œuvre de Walter Crane, Kate Greenaway et Randolph Caldecott, une piste pour une définition de l’album
Author(s) -
François Fièvre
Publication year - 2012
Publication title -
strenae
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2109-9081
DOI - 10.4000/strenae.583
Subject(s) - art , humanities , philosophy
Cet article fait suite à une conférence sur le même sujet donnée le 15 octobre 2010 dans le cadre des Matinées du patrimoine organisées par le Centre national de la littérature pour la jeunesse – La Joie par les livres / BNF.International audienceD’après Ségolène Le Men, l’album pour enfants naît, à l’époque romantique, au croisement de trois autres formes d’albums : la surface blanche librement investie, sous forme écrite ou dessinée, de l’album antique (mur blanchi à la chaux pour servir de champ d’inscription) ; le recueil d’images, de textes et de partitions musicales, avec forte implication affective, de l’album amicorum ; enfin le recueil d’estampes où l’artiste a une auctorialité réaffirmée1. En Angleterre comme en France, les premiers albums pour enfants, qu’on n’appelle pas encore comme tels, apparaissent dès la fin du xviiie siècle – on pense au Portefeuille des enfants de Duchesne (1783)2, mais également au New Year's Gift for Little Masters & Misses de Thomas Bewick (1877) ou encore aux Jeux de la poupée (1806) étudiés par Michel Manson, élaborés sur un modèle venu d’Angleterre3. Les trois artistes anglais sur lesquels nous voulons nous attarder dans cet article, dont la période d’activité est la fin du xixe siècle, ont néanmoins véritablement révolutionné le genre. Or, si l’on doit parler de l’album comme d’un genre, il importe de mieux le définir en tant que tel