z-logo
open-access-imgOpen Access
« Scharlih » unchained. Traces de Karl May chez Arno Schmidt
Author(s) -
Georges Felten
Publication year - 2015
Publication title -
strenae
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2109-9081
DOI - 10.4000/strenae.1452
Subject(s) - humanities , philosophy , art
L’article met en lumière les rapports entre deux écrivains de langue allemande que rien, au premier abord, ne réunit : l’auteur de romans d’aventures Karl May (1842–1912) et Arno Schmidt (1914–1979), réputé pour son écriture avant-gardiste très peu portée sur l’action. Pourtant, Schmidt a consacré plus d’un essai à May et ses romans sont truffés de références à l’ermite de Radebeul. Notre propos est dès lors de montrer que la lecture « sexualisée » de May que Schmidt propose dans son livre Sitara et le chemin qui y mène (1963) tente de mettre à nu les ressorts profonds du succès durable de May et que cette lecture humoristique à rebrousse-poil jette en même temps les bases d’une nouvelle poétique de Schmidt. En nous penchant ensuite sur deux récits de Schmidt antérieurs à la découverte de la clé de lecture freudienne – Scènes de la vie d’un faune (1953) et La République des savants (1957) –, nous interprétons les références (détournées) à May – au premier chef les métaphores hippiques, l’animal emblématique de l’univers de May – en des termes d’économie narrative : en émaillant les microstructures apparemment si disparates et décousues des récits schmidtiens, ces références apparaissent comme les indices d’une narrativité cachée. Véritables « parties honteuses » de l’écriture schmidtienne, les références à May réclament ainsi un mode de lecture très similaire à celui que l’essayiste Schmidt appliquera plus tard aux textes de Karl May – à ceci près qu’il y va de la jouissance du texte, et non pas de l’exaction de pulsions refoulées

The content you want is available to Zendy users.

Already have an account? Click here to sign in.
Having issues? You can contact us here