
La concurrence des experts. Ou qui a le droit de dire ce qu’est la “traite des blanches” dans l’Allemagne de Weimar
Author(s) -
Benoît Majerus
Publication year - 2008
Publication title -
recherches sociologiques et anthropologiques
Language(s) - English
Resource type - Journals
eISSN - 2033-7485
pISSN - 1782-1592
DOI - 10.4000/rsa.408
Subject(s) - humanities , art , philosophy
A travers une polémique qui éclate en 1929 dans le milieu associatif et social juif de la république de Weimar, cet article s’intéresse à la problématique de la constitution de l’expertise. A l’époque, différents acteurs s’opposent, chacun prétendant avoir la légitimité de “dire la vérité” à propos de la traite des blanches en Allemagne. Le “champ de la connaissance”, composé d’auteurs issus des sciences humaines comme Max Kreutzberger, s’oppose au “champ de l’expérience”, composé de personnes qui travaillent dans des associations juives et qui essayent d’établir un lien entre traite, prostitution et combat moral. Cette polémique constitue un cas d’étude révélateur des tensions qui naissent lors de la construction d’un savoir social sur la prostitution dans l’entre-deux-guerres. Through a polemic which broke out in 1929 in the Jewish associative and social medium of the Weimar Republic, this article looks into the problematic of establishing expertise. At the time, various contending actors each claimed to have legitimacy, “to know the truth” about white slavery in Germany. The “field of savants”, composed of authors issuing from the human sciences - like Max Kreutzberger, were opposed by the “the experimental field”, composed of people working in Jewish associations that tried to establish a bond between slavery, prostitution and moral combat. This polemic is a revealing case study of the tensions which arose in the development of social knowledge on prostitution in the inter-war period