
Palestine as a screen, or the way to get on “the other side of the mirror”- Kamal Aljafari’s films
Author(s) -
Laure Fourest
Publication year - 2013
Publication title -
revue du monde musulman et de la méditerranée/revue des mondes musulmans et de la méditerranée
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.132
H-Index - 4
eISSN - 2105-2271
pISSN - 0997-1327
DOI - 10.4000/remmm.8245
Subject(s) - palestine , history , ancient history
L’indétermination qui entoure le terme de « Palestine », provoquée notamment par la disparition de son référent géographique depuis la création de l’État d’Israël, a généré une multitude de représentations concurrentes qui ont fait de ce terme un écran. Ce dernier révèle la complexité des enjeux géopolitiques qui s’y cristallisent, mais rend extrêmement difficile la formulation d’un récit et d’une représentation palestiniens propres. Travailler sur la production cinématographique palestinienne revient à s’interroger sur la manière dont les cinéastes composent avec les multiples représentations de leur terre et de son peuple telles qu’elles sont produites par l’Autre, qu’il soit Israélien ou occidental. Cet article s’appuie sur l’un des dispositifs les plus convaincants de cette production : dans Port of Memory [2009], Kamal Aljafari s’empare de séquences de films israélien et hollywoodien réalisés à Jaffa dans les années 1970 et 1980 qui en ont relégué sa présence palestinienne hors-cadre. Interrogeant cette représentation mutilée du lieu, il propose de rectifier ces images par les moyens du cinéma, faisant de la mémoire visuelle de l’Autre le lieu de son expression artistique et politique