
Une construction des immigrants musulmans : La mosquée, un espace des communautés musulmanes au Japon*
Author(s) -
Katsutoshi Sakurai
Publication year - 2009
Publication title -
revue du monde musulman et de la méditerranée/revue des mondes musulmans et de la méditerranée
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.132
H-Index - 4
eISSN - 2105-2271
pISSN - 0997-1327
DOI - 10.4000/remmm.6198
Subject(s) - political science , humanities , art
On estime que le nombre de musulmans étrangers vivant au Japon variait entre 60 et 70 000 en 2004, et que leur part dans la population musulmane du Japon représentait entre 80 et 90%. Le principal pays d’origine des résidents étrangers musulmans du Japon est l’Indonésie, suivi par le Pakistan, le Bengladesh, l’Iran, le Nigeria, la Turquie et l’Égypte. C’est au début des années 1990 que la majorité d’entre eux a commencé à s’installer sur la péninsule nippone, dans ses différentes régions, sans pour autant former ce que l’on peut appeler des communautés ethniques. Les musulmans du Japon tendent donc à se rendre à la mosquée qui se situe près de leur domicile ou de leur lieu de travail. Ceux qui vivent dans des zones urbaines ont un choix plus large et fréquentent ainsi les mosquées proches de leurs sensibilités ethniques ou sectaires. Toutefois, leur nombre étant encore réduit au Japon, les mosquées sont des espaces pluriethniques et plurilinguistiques au sein desquels des musulmans aux origines différentes rentrent en compétition, négocient et font preuve d’initiative. Face à la pluralité des interprétations de l’islam, des confessions et des rituels, certains croyants sont devenus plus rigoristes, alors que d’autres, à l’inverse, sont devenus plus tolérants. Par ailleurs, les réseaux internationaux jouent un rôle considérable dans le devenir des lieux de culte en ce qu’ils permettent d’inviter des prédicateurs rigoristes, des groupes missionnaires ou qu’ils permettent d’attirer des donations étrangères. L’analyse comparative des mosquées au Japon devrait nous permettre de mieux saisir leurs caractéristiques à la fois en tant que lieu de culte et d’espace communautaire