
Les dynamiques contradictoires du champ associatif syrien
Author(s) -
Mathieu Le Saux
Publication year - 2006
Publication title -
revue du monde musulman et de la méditerranée/revue des mondes musulmans et de la méditerranée
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.132
H-Index - 4
eISSN - 2105-2271
pISSN - 0997-1327
DOI - 10.4000/remmm.3031
Subject(s) - negotiation , zeitgeist , authoritarianism , civil society , government (linguistics) , political science , political economy , sociology , law , politics , democracy , philosophy , linguistics
In spite of the authoritarian presence of the state under Bachar Al-Assad, new associations have emerged in recent years and benefited from a reformist Zeitgeist centered on the theme of "good government". Promoted to the rank of partner, "civil society" saw the emergence of non-governmental organizations (NGO) on a national scale, supporting the renewal of the non-profit, associative sector whose very existence implies a skirting of legal provisions and government controls. A new field thus appears where room for maneuver is conditional upon incessant negotiations between civil society and the regime. The latter continues to impose its methods insofar as it determines the relations these associations have between them, thus condemning the sector to obvious atomization and marginality. Souvent considérée comme représentative de « l’intrigante exception » d’un monde arabe en mal de démocratisation, la Syrie présente les symptômes d’une relation de pouvoir particulièrement déséquilibrée entre l’État et la société. De larges pans de cette dernière ont été mis sous tutelle dans le cadre du schéma corporatiste, à travers la formation ou la prise de contrôle de syndicats, d’associations professionnelles et sectorielles affiliés au Ba‘th. Depuis 1963, le pays illustre un modèle de « corporatisme centré sur l’État » (Ayubi, 1995 : 183) où ce dernier est la référence suprême, recréant autour de lui les groupements professionnels. Le parti et ses organismes exercent ainsi un monopole de la représentation collective sur l’espace public, les organisations populaires institutionnalisant une mobilisation symbolique où la sphère sociale qu’ils sont censés représenter n’est plus guère qu’un « lieu fictif », opposé au « lieu du régime », c’est-à-dire à la sphère politique, véritable lieu du pouvoir (Droz-Vincent, 2004 : 205)