
Intellectuels iraniens de l'entre-deux-guerres
Author(s) -
Yann Richard
Publication year - 2002
Publication title -
revue du monde musulman et de la méditerranée/revue des mondes musulmans et de la méditerranée
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.132
H-Index - 4
eISSN - 2105-2271
pISSN - 0997-1327
DOI - 10.4000/remmm.242
Subject(s) - humanities , art , political science
La dynastie Pahlavi qui commence en 1925 fait entrer l'Iran dans une nouvelle ère de modernisation et de laïcisation intensives, selon une politique amorcée dès le coup d'État de février 1921. Le clergé s'est réorganisé à Qom à partir de 1922. C'est l'époque où Khomeyni faisait ses études théologiques. Des mouvements réformistes se développent dans les écoles chiites de l'époque, liés à l'affaiblissement des centres traditionnels du chiisme duodécimain en Irak après l'établissement du mandat. Les milieux religieux sont sensibles au réformisme musulman dans les pays arabes voisins. On voit notamment une forte influence salafiste s'exercer sur Shari'at Sangalajî, théologien mort en 1944. La censure devient vite étouffante pour les intellectuels, mais certains continuent à servir le nouveau régime. L'Université de Téhéran créée en 1934 constitue un nouveau départ vers la modernité qui va mobiliser les savants. Mais la littérature, fortement influencée par les courants européens, en poésie comme en prose se heurte à de nombreux blocages, du fait de la société traditionnelle et du pouvoir politique