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Ethnology and field primatology’s missed opportunities (1960-2010)
Author(s) -
Vincent Leblan
Publication year - 2011
Publication title -
revue de primatologie
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2077-3757
DOI - 10.4000/primatologie.808
Subject(s) - humanities , philosophy , ethnology , sociology
En ethnologie, le comportement des primates est un objet d’étude marginal qui permet de délimiter les contours de la discipline, ce dont rend compte une analyse de quelques expériences interdisciplinaires en France autour des primates au cours des dernières décennies. L’ambition d’une ethnographie des sociétés de primates actuellement revendiquée en éthologie est ensuite examinée sous deux angles différents : d’une part, en retraçant la filiation méconnue de l’application du concept de culture aux primates avec les commentaires de l’anthropologie culturelle états-unienne sur la psychologie des anthropoïdes dans l’entre deux-guerres, alors que cette invention est souvent attribuée uniquement à la primatologie japonaise après-guerre. D’autre part, en comparant les modes d’engagement des ethnologues et des primatologues avec les êtres étudiés : leurs pratiques de terrain semblent pouvoir constituer un socle épistémologique commun plus robuste que la conception positiviste de la culture élaborée dans une période de formation de la discipline ethnologique, aujourd’hui empruntée par les primatologues. L’article revient enfin sur une décennie d’"ethnoprimatology" : dans l’optique d’une conservation intégrant nature et culture, la primatologie de terrain commence à inscrire les sociétés humaines contemporaines dans son agenda de recherche. Mais en disséquant les "croyances locales" des hommes de la même façon que les traditions des primates, ce programme d’écologie gestionnaire néglige la complexité des rapports entre sociétés et environnements. L’ethnographie des pratiques de chasse en Guinée et en Guinée-Bissau (région de Boké, Iles Tristao) présentée ici repose au contraire sur une conception des savoirs comme indissociables des actions qui les mobilisent et les transforment. Cette approche évite de réduire la culture à un ensemble de croyances jugées favorables ou défavorables à la conservation, isolées de leur contexte, que l’on pourrait manipuler pour la gestion des populations de primates. In ethnology, the study of primate behavior is a marginal study object which allows to demarcate the discipline’s boundaries. This view is supported by the analysis of a few interdisciplinary experiences about primates in France in the past decades. The ambition of a primate societies ethnography presently called for in ethology is then examined under two different angles:for one part, by tracing the unrecognized descent of the use of the culture concept in primatology to American (USA) cultural anthropologists’ comments on anthropoid psychology during the interwar years, while this invention is often traced exclusively to Japanese primatology in the postwar years. For the other part, by comparing how ethnologists and primatologists engage with the beings under study: their field practices seem able to constitute more solid epistemological grounds for bridge-building than the positivist conception of culture elaborated in a period of ethnology’s formation and nowadays borrowed by primatologists. The article finally turns to a decade of “ethnoprimatology”: in the perspective of unifying nature and culture in conservation, field primatology is starting to enroll contemporary human societies in its research agenda. But by dissecting human “local beliefs” in the same way as primate traditions, this applied ecology program neglects the complexity of relationships between societies and environments. To the contrary, the ethnography of hunting practices in Guinea and Guinea-Bissau (Boké region, Tristao Islands) presented here is based on a conception of knowledge as inseparable from its mobilization and transformation through action. This approach avoids reducing culture to a set of beliefs deemed favourable or unfavourable to conservation, isolated from their context, which could be manipulated for the management of primate populations

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