
Logiques de projet et régulation publique de l’information géographique
Author(s) -
Louca Lerch
Publication year - 2013
Publication title -
netcom
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 2431-210X
pISSN - 0987-6014
DOI - 10.4000/netcom.1274
Subject(s) - humanities , political science , philosophy
A partir de l’étude du projet d’infrastructure de données géographiques porté par le gouvernement bolivien (GeoBolivia), cet article propose d’examiner l’héritage, en matière d’information géo-environnementale, dont dispose le pays après vingt ans d’organisation « par projet » et « à distance » de l’action publique. Le « projectorat » d’où partait la Bolivie dans les années 2000 et que connaissent nombre des marges du Sud globalisé, s’exprime sur le terrain par la prolifération de projets de développement non coordonnés et financés depuis l’extérieur par des acteurs internationaux. Je propose ici d’étendre la notion de « projectorat » au processus de production d’une géoinformation segmentée et non ré-appropriable au-delà de la logique des projets. Ainsi, Geobolivia tente de dépasser les limites de ce système et de capitaliser l’information existante en produisant une infrastructure nationale permettant à la fois un « contrôle social » de l’information géographique existante et une vision d’ensemble – une géographie de l’information géo-environnementale – sur les vides et les lacunes en matière de production de cette information. La capacité de l’IDG GeoBolivia à contribuer à une régulation et à une re-distribution « post-néolibérale » de cette information, de même que les contradictions d’une telle entreprise, sont examinées à la lumière de la notion de gouvernementalité proposée par Foucault