
L’excès de l’état par rapport à la situation dans L’être et l’événement de A. Badiou1
Author(s) -
Pierre Cassou-Noguès
Publication year - 2006
Publication title -
methodos
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1769-7379
pISSN - 1626-0600
DOI - 10.4000/methodos.548
Subject(s) - humanities , philosophy
Cet article est une discussion de l’ouvrage de A. Badiou, L’être et l’événement, autour de la question du rapport de l’état (et de l’Etat) à la situation. Nous commençons par rappeler la place que donne A. Badiou aux mathématiques dans son dispositif. Nous parcourons ensuite L’être et l’événement en prenant comme fil directeur cette question, du rapport de l’état à la situation. La dernière partie compare la position de A. Badiou à la tradition « épistémologique » en France et, en particulier, aux textes de Jean Cavaillès, dont A. Badiou se réclame à plusieurs reprises. L’originalité de A. Badiou dans cette tradition est sans doute sa rupture avec la perspective historique mais le problème, que cette confrontation pose, est de savoir s’il est en effet possible de couper les théories mathématiques de leur histoire, comme A. Badiou doit le faire. This paper concerns A. Badiou’s treaty, L’être et l’évenement, and the question of the relationship between “state” and “situation”. We first discuss the role that is given to mathematics in A. Badiou’s philosophy. We then read rather extensively L’être et l’événement, following our problem, the relationship between “state” and “situation”. In the last part, we compare A. Badiou’s position to the tradition of “epistemology” in France, using in particular Cavaillès’ writings. A. Badiou appears to dissociate himself from the historical perspective that made the core of this tradition of epistemology since Brunschvicg. But the problem is whether one can indeed separate mathematical theories from their history and their context, as A. Badiou, or “Badiouism”, is bound to do.