L'art de la teinture à l'Académie royale des sciences au XVIIIe siècle

Quand Colbert fonda l’Académie des sciences dans le but de dynamiser l’industrie, aucun chimiste de l’Académie n’était encore susceptible de rationaliser l’art très empirique de la teinture. Au XVIIe siècle, la teinture n’était pas un sujet traité lors des séances de l’Académie, en revanche l’intérêt des académiciens pour cet art chimique a pris de l’ampleur dans les années 1750 sous l’impulsion de Pierre-Joseph Macquer et du Bureau du Commerce. Dans cet article, la présentation de l’art de la teinture à l’Académie des sciences au XVIIIe siècle est centrée principalement sur les premiers travaux académiques sur la teinture, sur les mémoires de Macquer, ainsi que sur les prix et les publications sur la teinture proposés par l’Académie.Au cours du XVIIIe siècle, la teinture abandonnera le monde des artisans teinturiers pour intéresser le monde savant et les académiciens. La teinture acquerra ses lettres de noblesse, sortant des ateliers pour entrer à l’Académie avant de s’enseigner comme la chimie. When Colbert founded the Académie des sciences his target was to stimulate industry. But at that time no chemist in the Académie was yet in a position to rationalise the very empirical art of dyeing. During the 17th century dyeing was not discussed in the sessions of the Académie. By contrast the academicians’ interest for this chemical art increased in the course of years 1750 under the impulse of Pierre-Joseph Macquer and the Bureau du Commerce. This paper presents the art of dyeing by focussing mainly on the first academic works on dyeing, on Macquer’s memoirs and on the prizes and publications on dyeing proposed by the Académie. During the 18th century dyeing gradually left the world of craftsmen dyers to catch the interest of the world of scientists and academicians. Dyeing won its lettres de noblesse, springing from workshops to enter the Académie and be finally taught like chemistry