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Pour une critique sceptique de la pragmatique transcendantale de K. O. Apel
Author(s) -
Frédéric Cossutta
Publication year - 2003
Publication title -
methodos
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1769-7379
pISSN - 1626-0600
DOI - 10.4000/methodos.118
Subject(s) - humanities , philosophy
Parmi les philosophies qui tentent de faire face à la crise de la rationalité, certaines, plus radicales que d’autres, en proposent une fondation reposant sur des principes qui se veulent exempts de toute présupposition. Ainsi K. O. Apel entend opérer une refondation de la rationalité éthique et cognitive en considérant les activités communicationnelles et argumentatives. Il s’agit d’élaborer une «pragmatique transcendantale» dont le processus d’étayage auto-réflexif s’appuie sur la «contradiction pragmatique» dans laquelle tombent ses éventuels contradicteurs. Une telle prétention n’est-elle pas exorbitante ? Les sceptiques grecs ont élaboré une approche pragmatique du sens qui leur permet d’éviter la disqualification de leur énonciation, ce qui permet, en transposant leurs conceptions à la lumière des théories contemporaines du langage, d’échapper à la critique de Apel. On peut dès lors reconnaître le caractère constitutif de l’activité communicationnelle, sans prétendre en proposer une fondation ultime de type transcendantal, ni préjuger de son orientation éthique. Resterait à se demander s’il est possible de reconstruire une rationalité minimale compatible avec la posture sceptique. Among philosophical attempts to face the crisis of rationality, some of them emphasize the necessity of grounding its refoundation on presuppositionless principles. K.O. Apel aims at the refoundation of ethical and cognitive rationality within a communicational and argumentative framework. His “Discourse ethics” dwell on the impossibility to be criticized without committing a “pragmatic contradiction”. Is this not an excessive claim ? Greek scepticism has always been aware of the paradoxes that its own formulation raises and elaborates pragmatic strategies to escape contradiction. We can thus use these tools to avoid Apel’s argument and say that even if the communicative activities were constitutive of our humanity, nothing authorises the claim to a transcendental ultimate foundation or to ethical presuppositions. But this does not prevent us from searching for a minimal ethics for times of crisis

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