La censure ou les limites de la représentation dans le théâtre gay de Terrence McNally à la fin du XXe siècle

International audienceThis paper explores the controversy around two contemporary American plays by acclaimed playwright Terrence McNally, Lips Together, Teeth Apart (1991) and Corpus Christi (1998). By detailing the ways these two plays were attacked by politicians and conservative religious groups, it becomes apparent that censorship is still at the heart of American democracy as is manifested by the ferocious debates around free speech as a result of the conservative revolution. Attitudes to homophobia then appeared to be a litmus test for free speech. The reception of these plays also highlighted the inner mechanism of censorship as a productive discourse that entails the risk of suppressing the artistic distance that provides a dissenting voice and a necessary criticism of the human condition.Cet article explore les controverses soulevées par deux pièces, Lips Together, Teeth Apart (1991) et Corpus Christi (1998), du célèbre dramaturge américain Terrence McNally. L’examen détaillé de la façon dont ces deux pièces ont été attaquées par des politiciens et des groupes religieux conservateurs démontre que la censure est toujours au cœur de la démocratie américaine. On peut y voir là le résultat de la révolution conservatrice qui se manifeste par des débats féroces autour de la liberté d’expression. Dans ce contexte, l’homophobie s’est révélée un cas symbolique de cette liberté. La réception de ces pièces a aussi mis au jour les mécanismes internes de la censure en tant que discours productif qui risque d’engendrer la suppression de la distance artistique qui permet de faire entendre une voix dissidente et une critique nécessaire de la condition humaine