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Le Giulietta e Romeo de Riccardo Zandonai : une création nationaliste en ordre de marche
Author(s) -
Emmanuelle Bousquet
Publication year - 2011
Publication title -
lisa (caen)
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1762-6153
DOI - 10.4000/lisa.4733
Subject(s) - art , humanities
Giulietta e Romeo, une création nationaliste en ordre de marche se veut une lecture croisée de l’œuvre de Shakespeare à travers le regard du compositeur Riccardo Zandonai confronté à la tradition littéraire et musicale européenne et à travers celui du public et des critiques italiens dans un contexte historique marqué par le renforcement de l’idée nationale et la montée du nationalisme fasciste. Si rien dans le drame (texte et musique) ne laisse transparaître les forces « antagonistes » en présence, les paratextes (lettres, articles de journaux...) nous livrent nombre de détails significatifs pour notre analyse. Si le compositeur souhaite l’adhésion du public italien en faisant référence, dans sa création, aux sources italiennes du drame et non au texte de Shakespeare, le choix pour cette œuvre particulière le relie, de façon détournée, à la tradition littéraire et musicale européenne. S’il refuse, par ce biais, le « modernisme » des avant-gardes, il n’échappera pas, dans l’après-coup – la date de création de l’opéra en 1922 est aussi très symboliquement celle de la marche sur Rome et la prise de pouvoir par Mussolini –, à une lecture nationaliste de l’opéra par un pouvoir étatique fasciste. This article analyses Riccardo Zandonai’s Giulietta e Romeo as a reading of Shakespeare’s tragedy through the double perspective of the eyes of the composer, immersed in the European literary and musical tradition, and those of the public and of the critics in the historical context of widespread nationalism and rising fascism. If nothing in the opera hints at the antagonistic forces at work, the paratext, letters and newspaper articles, provides significant details. If the composer seeks his Italian audience’s approval by referring to the medieval Italian sources of the story and not to Shakespeare’s play, this choice indirectly links him in a roundabout way to the European literary and musical tradition. If he then refuses the modernism of the avant-garde, he will not manage to prevent his opera from being interpreted as a nationalistic work by the fascist state, as, significantly, his opera was first performed in 1922, the year of Mussolini’s March on Rome and seizure of power

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