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‘A Gorgon shadowed under Venus’ face’: la beauté trompeuse dans la poésie amoureuse élisabéthaine
Author(s) -
G Ginestet
Publication year - 2008
Publication title -
lisa
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1762-6153
DOI - 10.4000/lisa.388
Subject(s) - art , humanities
Pour les auteurs des XVIe et XVIIe  siècles, il était courant d’opposer Vénus, déesse de la beauté et de la sensualité, à Diane, déesse de la chasteté. En revanche, il est plus rare d’observer Vénus dans une relation de contraste avec la Gorgone Méduse. C’est pourtant le cas dans le vers « A Gorgon shadowed under Venus’ face », tiré des Sonnets to the Fairest Coelia (1594), de William Percy. Le Poète-Amant est victime d’un trompe-l’oeil inversé : la Dame qu’il aime lui donne l’illusion d’être une statue de Vénus, mais elle est bien un être vivant, malgré sa peau ivoirine. La belle révèle alors le visage d’une hideuse Gorgone au regard pétrifiant. Ce vers de Percy résume bien la superposition dans la poésie amoureuse des deux mythes de Vénus et de Méduse, c’est-à-dire de la beauté voluptueuse sous laquelle se cache la cruauté meurtrière – également illustrée par d’autres figures mythologiques au charme captieux : les Sirènes, Circé, ou Pandore

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