
The American Opera Boom of the 1950s and 1960s: History and Stylistic Analysis
Author(s) -
Rachel Hutchins-Viroux
Publication year - 2004
Publication title -
lisa
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1762-6153
DOI - 10.4000/lisa.2966
Subject(s) - humanities , art
Les années 1950 et 1960 ont connu un véritable « boom », comme l’a qualifié la presse de l’époque, de l’opéra aux États-Unis. Auparavant, l’opéra n’attirait guère, en Amérique, qu’un public restreint, et il n’existait pas de véritable répertoire d’ouvrages américains. Des compositeurs, des directeurs de théâtre, des producteurs, des critiques, des mécènes et des professeurs œuvrant pour le développement de l’opéra américain ont constitué un véritable mouvement qui donna naissance à de nouvelles structures permettant à la fois de toucher un plus large public et de former les compositeurs, les chanteurs, etc. grâce aux ateliers lyriques mis en place dans les universités, aux théâtres d’amateurs, aux retransmissions télévisées, aux partenariats des entreprises avec des théâtres locaux, etc. Leurs efforts ont porté leurs fruits sur plusieurs points : le nombre des spectateurs s’est accru de façon significative pendant et depuis cette période ; de nombreux compositeurs américains ont écrit à cette époque des opéras, parmi lesquels comptent quelques chefs-d’œuvre (Susannah de Carlisle Floyd, Vanessa de Samuel Barber, The Consul de Gian Carlo Menotti…), une tradition qui se poursuit de nos jours. Enfin, cet essor a contribué entre les années 1950 et 1960 à la création d’un style reconnu comme américain, objectif majeur qui préoccupait tant de compositeurs depuis des décennies.Les compositeurs de cette époque ont développé un style assez uniforme, basé sur un langage harmonique tout à fait tonal et lié au texte, une musique « accessible » reposant sur un livret réaliste, mis en musique de façon à imiter l’anglais américain parlé, et dont la trame était susceptible de séduire le public américain accoutumé au cinéma et aux théâtres de Broadway. De plus, la majorité de ces compositeurs ont cherché à inclure des éléments issus de la culture américaine dans leurs ouvrages, soit dans le livret, soit dans la musique elle-même. À travers lestrois ouvrages les plus populaires de cette époque (à savoir, The Ballad of Baby Doe de Douglas Moore, Susannah de Carlisle Floyd et Amahl and The Night Visitors de Gian Carlo Menotti), on distingue ces caractéristiques, dominées par le désir de plaire à un vaste public par une musique mélodieuse et par l’efficacité théâtrale de ces ouvrages