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« C’est eux contre nous » ou « Qui a peur de qui ? » : la rhétorique post-11 septembre de l’administration américaine vue par la caricature de presse
Author(s) -
Dominique Cadinot
Publication year - 2011
Publication title -
e-rea
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1638-1718
DOI - 10.4000/erea.2004
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Dans les mois qui suivent les attentats du 11 septembre 2001, face aux douleurs encore vives et à la phobie anti-terroriste qui gagne du terrain, rares sont ceux qui s’interrogent sur le caractère liberticide de l’arsenal juridique mis en place par l’administration Bush. Encore plus rares sont les observateurs qui choisissent de jouer la carte de l’humour et de la dérision. Pourtant, en dépit du contexte, le 15 décembre 2001, soit trois mois après les attentats, le quotidien d’Atlanta en Géorgie, The Atlanta Journal-Constitution, fait paraître un dessin humoristique de Mike Luckovich caricaturant la politique du ministre de la justice John Ashcroft. De prime abord, l’auteur de la caricature dénonce la diabolisation de l’ennemi interne que forme alors la communauté américaine de culture arabe ou islamique. Dans son dessin, Luckovich met en effet clairement en cause la pratique du profilage racial et le caractère artificiel de la division dichotomique mise en avant par l’administration fédérale. Cependant, le choix de caricaturer John Ashcroft, représentant notoire de la droite religieuse, nous porte à croire que c’est en fait la délicate problématique des relations entre pouvoir et religion qui est au cœur du message adressé par l’auteur.Le dessin humoristique constituant un instrument de lecture privilégié d’une époque, cette analyse sera l’occasion de mettre en évidence les sentiments d’une catégorie d’Américains qui, dans les mois ayant suivi la réaction des agences fédérales, se sont opposés aux manœuvres visant à réduire le patriotisme aux seules convictions religieuses. In the months following the September 11 attacks on New York and Washington when the anti-terrorist phobia was at its peak, very few Americans dared voice criticism of the Bush administration’s assault on civil liberties. Even fewer commentators dared to use humor in dealing with the tragedy. However, despite the context, on December 15th, three months after the attacks, Atlanta’s major daily newspaper, TheAtlanta Journal-Constitution, ran an editorial cartoon drawn by Mike Luckovich questioning John Ashcroft’s management of the USA PATRIOT Act.The apparent purpose of the caricature is to satirize the way the Arab or Muslim communities are stigmatized as “enemies within” and to critique the artificial dichotomy used by the administration: “Us versus them”.However, the decision to depict John Ashcroft, leader of the domestic war-on-terror apparatus and prominent evangelist, indicates that what is at stake here is the thorny issue of the relations between state power and religion.Since cartoons may provide scholars with a glimpse of the political debate or public opinion surrounding past events, this essay will seek to highlight and reflect on the feelings of millions of Americans who, a few months after the implementation of the national security strategy, initiated a response to those confounding patriotism and bigotry

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