
Présences mémorielles et carences fictionnelles : L’espace du deuil dans le cinéma indépendant new-yorkais post-11/09
Author(s) -
Vincent Souladié
Publication year - 2011
Publication title -
e-rea
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1638-1718
DOI - 10.4000/erea.1974
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Alors que les majors hollywoodiennes ont observé une distance prudente à l’égard de l’évocation et de la représentation des attentats du onze septembre, plusieurs cinéastes indépendants new-yorkais ont pour leur part choisi de tourner rapidement des films dont les récits se situent explicitement dans le contexte immédiat de l’après-catastrophe et dans le décor meurtri de New York. Les films indépendants se caractérisent principalement par leur absence de contraintes artistiques imposées, par la modestie de leurs moyens, par leur liberté de ton, et par l’appartenance marquée des cinéastes à leur milieu culturel d’origine. En tenant compte de ces facteurs, intimité du tournage et intimité du récit, il importe de questionner l’orientation adoptée par le cinéma indépendant new yorkais pour traiter le sujet dramatique du onze septembre. Un corpus filmique se dégage et nous semble cristalliser des enjeux esthétiques et discursifs communs autour du onze septembre comme contexte diégétique et vecteur narratif. Lien communautaire, équilibre familial, harmonie conjugale ou quête identitaire se mesurent dans ces films à l’échelle englobante du trauma collectif. Whereas the Hollywood majors observed a careful distance in the evocation and the representation of 9/11, several filmmakers belonging to New York's independent cinema chose to rapidly direct movies set in its immediate aftermath and in the bruised landscape of New York. These movies are characterized by their low production budget, by their independent tone and their absence of exterior artistic constraint, and by the clear signs that the filmmakers 'belong' to the city. Taking into account the intimacy of both shooting and story, we will examine the orientation adopted in order to deal with the tragedy of 9/11 by New York's independent cinema. A number of movies indeed raise common aesthetic and discursive issues with regard to 9/11 as narrative context and narrative vector; in these works, the collective trauma has become the measure of community ties, family harmony and ontological quest