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Tantale et Méduse : allégories de la curiosité dévorante dans The Faerie Queene (Edmund Spenser, 1590)
Author(s) -
Laetitia Sansonetti
Publication year - 2015
Publication title -
etudes épistémè
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1634-0450
DOI - 10.4000/episteme.454
Subject(s) - humanities , philosophy , art
Les figures mythologiques de Tantale et de Méduse représentent deux formes de curiosité dans lesquelles la transgression est indissociable de la punition. Pour s'être vanté de connaître les secrets des dieux, Tantale est condamné à devoir sans cesse désirer le fruit qui se dérobe, l'eau qui s'échappe. Quant à Méduse, elle punit par la pétrification les curieux qui osent la regarder en face. Parce que le châtiment de ces deux vaniteux est également lié à la dévoration, Spenser en fait des allégories de la curiosité dévorante dans The Faerie Queene (1590). Ces deux figures incarnent la même question, centrale dans le poème~: comment posséder~? Cette question place le couple formé par la curiosité et la vanité au cøeur d'un enjeu essentiel pour le poète protestant qu'est Spenser, le rapport entre le libre arbitre et la responsabilité. Tantale et Méduse, figures de la dévoration frustrée, se présentent d'abord comme deux types d'emblèmes appartenant à la même iconographie de la curiosité. Toutefois, leur opposition dans le domaine moral s'affirme à travers leur relation au désir sexuel~: face à un Tantale avare, la figure réhabilitée de Méduse permet de promouvoir la légitimité du désir de voir et de toucher, de dévorer par la vue. Dans le cadre d'une eschatologie de la curiosité, cette opposition se renforce lorsque se raffine la distinction entre vanité et curiosité

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