Genealogía y leyenda

Este trabajo presenta un análisis de la tradición historiográfica sobre la sucesión de Sancho el Mayor y sobre la forma en que este hecho se representa en la Chronica naierensis, donde aparece vinculado al asesinato del conde García. Se divide en dos partes. La primera recorre los textos historiográficos producidos en Navarra, León, Castilla y Aragón en los que este asunto tiene una importancia central. En todos ellos, la sucesión de Sancho el Mayor se incardina dentro de una estructura genealógica que trata de construir o destruir unos derechos sucesorios. Frente a estas estrategias la Chronica naierensis plantea una narrativa nueva, de carácter mucho más detallado y de alcance más amplio, donde se trata de incorporar el neogoticismo en la historiografía castellana. Para ello, el autor enfatiza el enlace entre Fernando y la infanta leonesa Sancha, y lo coloca a la luz del matrimonio fallido entre la infanta y el último conde castellano, García, asesinado justamente cuando disponía a casarse. Con ello, el curso de los hechos viene a dotarse de un sentido providencial y a trazar una suerte de reparación histórica. A la vez, la Chronica naierensis muestra una ostensible animosidad contra Navarra, que se manifiesta en la incorporación de la leyenda de Ramiro, de procedencia aragonesa, por la que García III, el rey de Navarra, quedaba caracterizado como un rey inicuo y mezquino. Al proponer una construcción histórica goticista para Castilla y al dar cabida a fuentes narrativas que complementaban a los textos cronísticos manejados por el autor, la Chronica naierensis se presenta como un testimonio fundamental para la historiografía y para la literatura a fines del siglo XII. Cette étude présente une analyse de la tradition historiographique de la succession de Sanche le Grand et de la façon dont cet événement est présenté dans la Chronica naierensis, où il est mis en relation avec l’assassinat du comte García. L’étude est divisée en deux parties. La première parcourt les textes historiographiques produits dans les royaumes de Navarre, du León, de Castille et d’Aragon et dans lesquels cet événement joue un rôle central. La succession de Sanche le Grand s’insère dans une structure généalogique qui cherche à construire ou à détruire des droits successoraux. Face à ces stratégies, la Chronica naierensis propose une nouvelle structure narrative, plus détaillée et plus ambitieuse, visant à inclure le néo-gothisme dans l’historiographie castillane. Pour y parvenir, l’auteur renforce le lien entre Ferdinand et l’infante léonaise Sancie et le met en relation avec l’échec du mariage entre l’infante et le dernier comte castillan, García, assassiné précisément au moment où il s’apprêtait à se marier. Le cours des événements est alors investi d’un sens providentiel, échafaudant une sorte de « réparation historique ». Parallèlement, la Chronica naierensis fait montre d’une véritable animosité envers la Navarre en incorporant au récit la légende de Ramire – d’origine aragonaise – dans laquelle García III est présenté comme un roi injuste et mesquin. En proposant une construction historiographique néo-gothique pour la Castille et en s’ouvrant à des sources narratives qui complètent les chroniques utilisées par l’auteur, la Chronica naierensis apparaît comme un témoignage essentiel pour l’historiographie et la littérature de la fin du XIIe siècle