
Le vieillard et le chevalier*
Author(s) -
Mélanie Jecker
Publication year - 2008
Publication title -
e-spania
Language(s) - Spanish
Resource type - Journals
ISSN - 1951-6169
DOI - 10.4000/e-spania.17253
Subject(s) - humanities , philosophy , art
La fin du Moyen Âge fascine. Deux facteurs principaux expliquent l’attraction qu’exerce cette période : elle apparaît d’une part comme un moment historique riche car double, phase de transition entre le Moyen Âge et la Renaissance, où se mêlent des cadres de représentation anciens et nouveaux. L’insinuation d’une pensée humaniste balbutiante s’y traduirait notamment par l’émergence de la notion d’individu, qui constitue l’un des objets de ce travail. Il faut invoquer, d’autre part, l’image macabre d’un bas Moyen Âge hanté par l’idée de la maladie et de la mort depuis l’épidémie de peste noire de 1348, obsédé par la brièveté de la vie humaine. Ces deux facettes de « l’automne du Moyen Âge » tel que l’évoque avec poésie Joan Huizinga sont-elles autre chose qu’une plaisante image d’Epinal? Cette étude cherche précisément à déterminer le degré de validité de ces deux topiques, à travers l’analyse de la représentation des âges de la vie dans un corpus bien défini, celui de la biographie chevaleresque castillane du XVe siècle. L’intérêt porté à l’individu, la conscience de la singularité impliquent en effet celle du caractère mouvant de la personne, or quel thème mieux que celui des âges permet de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse du surgissement d’une nouvelle manière de concevoir l’homme, proprement « renaissante », en ce siècle de transition , La nature même du corpus retenu – des récits biographiques – suggère en effet une mutation dans l’appréhension de la personne, une attention prêtée à sa progressive transformation. L’étude de la représentation de la vieillesse, en particulier, révèle non seulement à quel point était alors réelle cette prétendue obsession de la déchéance physique et de la mortalité, mais aussi dans quelle mesure étaient soulignés et valorisés les changements individuels parallèles à l’avancée en âge. El final de la Edad Media fascina. Dos factores principales aclaran la atracción que ejerce este período : aparece, por una parte, como un momento histórico rico porque doble, fase de transición entre la Edad Media y el Renacimiento, en la cual se mezclan marcos de representación antiguos y nuevos. La introducción de un pensamiento humanista balbuceante se manifestaría especialmente por el surgir de la noción de individuo, la cual constituye uno de los objetos de este trabajo. Conviene invocar, por otra parte, la imagen macabra de una baja Edad Media atormentada, desde la epidemia de peste negra de 1348, por la idea de enfermedad y de muerte, obsesionada por la brevedad de la vida humana. Ahora bien, podría ser que estas dos facetas del « otoño de la Edad Media » tal como lo evoca poéticamente Joan Huizinga no fueran sino amenos tópicos. Este estudio pretende precisamente determinar el grado de validez de ambos a través del análisis de la representación de las edades del hombre en un género bien definido, el de la biografía caballeresca castellana del siglo XV. El interés por el individuo, la conciencia de la singularidad implican en efecto la del carácter móvil de la persona, ahora bien ¿ qué tema mejor que el de las edades permite confirmar o rebatir la hipótesis de la aparición de una nueva manera de concebir al hombre, propiamente « renaciente », en este siglo de transición , La índole misma del conjunto de textos seleccionado – relatos biográficos – sugiere en efecto una mutación en la comprensión de la persona, una atención prestada a su progresiva transformación. El estudio de la representación de la vejez, en particular, desvela no sólo hasta qué punto era entonces real la supuesta obsesión por el decaimiento físico y la mortalidad, sino también en qué medida se valoraban los cambios individuales paralelos al envejecimiento