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« Douces choses férocement lointaines » : deux lectures de Proust dans les camps soviétiques
Author(s) -
Guillaume Perrier
Publication year - 2010
Publication title -
@mnis
Language(s) - Spanish
Resource type - Journals
ISSN - 1764-7193
DOI - 10.4000/amnis.822
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Comment expliquer que l’œuvre de Marcel Proust ait suscité l’intérêt d’un peintre polonais et d’un écrivain russe qui luttaient pour leur survie dans les camps soviétiques ? Pour répondre à cette question, il faut comparer l’expérience de Joseph Czapski et celle de Varlam Chalamov : ces deux auteurs ne se connaissaient pas mais le livre de Proust a été pour eux, à un moment donné, un instrument de résistance contre un pouvoir qui visait leur annihilation morale. À la lecture de Proust contre la déchéance (Czapski) et des Récits de la Kolyma (Chalamov), plusieurs points de comparaison apparaissent : un même refus de la littérature engagée, un rapport paradoxal entre l’univers du camp et le monde de Proust, une forme de lecture sans livre et enfin l’exploration de la conscience face à la mort. How is it possible to explain that Marcel Proust’s work raised the interest of a Polish painter and Russian writer, as they were struggling for life in soviet camps ? To answer this question, one should compare Joseph Czapski’s and Varlam Shalamov’s experiences : although these two authors didn’t know each other, Proust’s book represented for both of them, to some extent, a tool of resistance against the Soviet power, which was aiming their psychological and moral annihilation. Reading Proust against degradation (Czapski) and Kolyma Tales (Shalamov), several points of comparison appear : a same refusal of “committed literature”, a paradoxical connection between the camp’s environment and the Proustian world, a certain way of reading without book and, eventually, an exploration of consciousness in front of death. ¿Cómo explicar que la obra de Marcel Proust llamó la atención de un pintor polaco y de un escritor ruso que lucharon por la vida en los campos soviéticos ? Para dar una respuesta a esta pregunta, hace falta comparar la experiencia de Jósef Czapski con la de Varlam Shalámov : estos dos autores no se conocían pero el libro de Proust fue para ellos, en un momento dado, un instrumento de resistencia contra un poder que pretendía aniquilarles moralmente. Al leer Proust contre la déchéance (Czapski) y los Relatos de Kolimá (Shalámov), aparecen varios puntos de comparación : el mismo rechazo de la literatura comprometida, una relación paradójica entre el universo de los campos y el mundo de Proust, una forma de lectura sin libros y, por último, la exploración de la conciencia frente a la muerte

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