
L’idée nationale en montagne et dans l’alpinisme : le cas du club alpin austro-allemand (DÖAV)
Author(s) -
Michel Mestre
Publication year - 2002
Publication title -
@mnis
Language(s) - Spanish
Resource type - Journals
ISSN - 1764-7193
DOI - 10.4000/amnis.123
Subject(s) - humanities , political science , club , art , biology , anatomy
L’institutionnalisation de la pratique de l’alpinisme sous la forme de clubs est un processus à part entière de l’histoire culturelle des pays. Elle s’est faite dans le cadre de conflits idéologiques, notamment le nationalisme, ce que le club alpin austro-allemand illustre parfaitement. En effet lors de sa création, le club alpin est de fait placé dans un contexte de choix entre une organisation de type « petite Allemagne » ou « grande Allemagne », et le choix effectué, à savoir un club alpin austro-allemand, donc représentatif d’une pensée grande Allemagne, est revendiqué par les fondateurs comme un acte fondamental non politique mais représentatif d’une spécificité culturelle. Après la Première Guerre mondiale le club s’engage pour l’abrogation du traité de Versailles, prône la revanche et le retour des territoires du Tyrol du sud au sein d’une communauté germanophone et laisse les éléments les plus extrêmes (völkisch) pratiquer l’aryanisation du club. Enfin le club a largement cautionné une politique colonialiste qui transformait les alpinistes en explorateurs privilégiés de terres nouvelles et en porte-drapeaux de la germanité. The institutionalization of mountaineering clubs belongs to each nation’s cultural history. These processes were carried out throughout ideological conflicts such as nationalisms. The Austrian-German Club being one of the most prominent examples. Right at the beginning, the club’s original members had to choose between two different types of structure, embodying either an idea of « Little Germany » or of « Large Germany ». The type of club eventually chosen, i.e. an Austrian-German Club, (in other words « Large Germany »), was not asserted by its founders as a political keystone, but much more as a fundamental act symbolizing a cultural specificity. After the first world war, the club stood for the abrogation of the Treaty of Versailles, advocating the return of the Southern Tyrol Territories into a German-speaking community. It also let its most extremist members carry out an « Aryan » policy within the club. Last but not least, the club widely supported a colonialistic policy turning mountaineers into explorers of unknown territories as well as symbols of the German Nationalism. La institucionalización de la práctica del alpinismo bajo la forma de clubes es un proceso que forma parte de la historia cultural de los países. Se realizó en el marco de conflictos ideológicos, en particular el nacionalismo, como lo demuestra perfectamente el club alpino austro-alemán. Efectivamente, cuando fue creado el club alpino, se planteó un dilema, ya que se tuvo que optar entre una organización de tipo « Alemania chica » o « Alemania grande ». La opción elegida, a saber un club alpino austro-alemán, es decir representativo de un pensamiento « Alemania grande », fue considerado como un acto fundamental apolítico pero representativo de una especificidad cultural. Tras la Primera Guerra Mundial, el club luchó en contra del tratado de Versailles, se comprometió con los partidarios de la revancha y de la reintegración de los territorios del Tirol del sur en el seno de una comunidad de habla alemana. Mientras tanto, dejó a los elementos más radicales (völkisch) organizar la arrianización del club. Por fin, el club defendió una política colonialista que transformaba a los alpinistas en exploradores privilegiados de nuevas tierras y en los abanderados de la germanidad