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Le corps des rois des rois dans la ville : Ménélik II et Haylé Sellasé à Addis Abeba
Author(s) -
Estelle Sohier
Publication year - 2011
Publication title -
afriques
Language(s) - English
Resource type - Journals
ISSN - 2108-6796
DOI - 10.4000/afriques.1015
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Ménélik II et Haylé Sellasé, les deux principaux souverains éthiopiens du xxe siècle, ont tous deux connu des fins de règne et de vie troubles, caractérisées par l’absence de funérailles au moment de leur disparition. Différentes sources endogènes et exogènes sont disponibles pour mieux appréhender leur histoire, au nombre desquelles des monuments visibles aujourd’hui dans la capitale éthiopienne. Le croisement des sources et des regards éthiopiens et étrangers permet de démêler l’écheveau des circonstances de la disparition de Ménélik II et les raisons de la dissimulation du corps du roi défunt. Il permet aussi de comprendre comment son successeur, Haylé Sellasé, a géré politiquement le corps – et, partant, la mémoire – de son prédécesseur, en plaçant également au cœur de sa politique symbolique son propre futur lieu de sépulture. Les monuments d’Addis Abeba transmettent nombre d’informations sur l’histoire des funérailles royales en Éthiopie au xxe siècle, mais aussi sur la place du corps des souverains défunts dans le système politico-religieux de la royauté éthiopienne contemporaine. Menelik II and Haile Selassie, the two major Ethiopian sovereigns during the 20th century, both experienced troubles in their lives and at the end of their reigns: no funeral ceremonies were held at the time of their death. Various sources are available for understanding these historical events, among them the monuments that can still be seen in the country’s capital. By crossing sources and viewpoints, both Ethiopian and foreign, we can unravel the set of circumstances surrounding the death of Menelik II and the reasons for concealing the body of the deceased. We thus understand how his successor, Haile Selassie, politically managed his predecessor’s corpse (and the memory of him) by placing his own future place of burial at the center of this political symbolism. The monuments in Addis Ababa tell us several things about the history of royal funerals in Ethiopia during the 20th century and, too, about the place of the dead sovereign’s body in the political and religious system of royalty in contemporary Ethiopia

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