Archives notariales et témoignages de soi : sens et raison d’être du testament dans Les Andes au xviie siècle

Au dix-septième siècle, dans la villa de San Antonio de Cajamarca, vice-royaume du Pérou, presqu’un tiers des auteurs de documents testamentaires trouvés dans les archives départementales étaient des Indiens. Nous proposons ici deux séries de questions issues de cette proportion. La première concerne la considération des documents testamentaires parmi les sources judiciaires, étant donné qu’à première vue il s’agit plutôt de sources juridiques. La seconde série de questions porte sur l’étendue de la volonté individuelle dans le testament, compte tenu du fait qu’il est, dans une majorité de cas, oral et ensuite mis par écrit par un escribano. Les hypothèses que nous avançons perçoivent le testament écrit comme une preuve potentielle faite de plusieurs volontés, ainsi que comme expression de la volonté profondément personnelle de son auteur. In the Seventeenth Century Villa of San Antonio de Cajamarca, vice-royalty of Peru, almost one third of the authors of testamentary documents found in the departmental archives were indian people. We offer here two series of questions regarding this proportion. The first deals with the classification of testamentary documents amongst judicial sources, since they are more likely to be juridical sources at first glance. The second series of questions is related to the extent of individual will in the testament, since the testament is in most cases spoken and then put in a written form by a escribano. The hypothesis we provide tend to perceive the written testament as a potential piece of evidence made up of different wills, and the expression of the deeply personal volition of its author