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Survivance de l'esprit d'inventaire
Author(s) -
Abdelhak Bel Lakhdar
Publication year - 2011
Publication title -
the journal of quality in education
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 2028-1897
DOI - 10.37870/joqie.v2i2.99
Subject(s) - humanities , art , philosophy
RÉFORME. n. f. Rétablissement dans l'ordre, dans l'ancienne forme, ou dans une meilleure forme. Ces choses-là ont besoin de réforme, d'une réforme complète. Cela ne pourrait se faire que par une réforme générale. La réforme des institutions. La réforme des mœurs. La réforme du calendrier. On a fait de nombreuses réformes dans cette administration.RÉFORME se dit encore en parlant des Chevaux de la cavalerie, de l'artillerie, etc., qui ne sont pas ou qui ne sont plus en état de servir. Il y a eu dans ce régiment une réforme de vingt chevaux, qu'il a fallu remplacer. Un cheval de réforme. On dit de même : Du matériel en réforme.Dictionnaire de l’Académie française 8ème édition (1932)La langue française étonnera toujours : voilà deux sens pratiquement contradictoires du même réforme, vocable qui nous préoccupe depuis nombre d’années. La première entrée signifie, globalement, rétablissement dans l'ordre et rendre meilleur. Ce qui n’est pas la même chose, ou, plutôt pas le même cheminement pour obtenir la même chose : rétablir dans l’ordre est, dans une situation de pertinence pédagogique, l’équivalent de ce que j’ai appelé jusqu’à présent restaurer l’académique dans ses droits, spoliés par tant de pratiques informationnelles (au niveau de l’université) et paradigmatiques (au niveau de l’ensemble du système éducatif marocain). La deuxième entrée signifie rejeter ce qui a été jugé désormais inexploitable, dépassé ou forclos. On achève bien les chevaux ! Bien évidemment, la contradiction n’est qu’apparente, et le deuxième sens est pratiquement inclus au deuxième ; on ne réforme, on ne rend meilleur qu’en rejetant, tout ou partie de l’objet à réformer. Et il nous semble bien, comme pour l’Abbé de Saint-Pierre de d’Alembert que le système d’éducation et de formation, fait partie des «établissements les plus utiles [qui ont] besoin de réforme » telles ces « horloges qu’il faut de temps en temps nettoyer et remonter».Pourtant, si la raison lexicale, sur laquelle il me plaît souvent de fonder mes interventions[1], délimite quelque peu le cadre sémantique, elle demeure insuffisante à préciser clairement l’objet critique de mon propos.Réinventons un peu la roue.De l’intérieur du système éducatif[2] et de formation, réformer est un appel magistral d’une ‘’pause épistémologique’’, qui décide de modifier certains rapports au savoir selon les orientations suivantes :- L’actualité académique et épistémique dans la mesure où les contenus sont à la fois renouvelables à l’envie et objets ou supports de critique et d’innovation,- La pertinence méthodologique de ce rapport qui en validerait les dispositifs de production, de transmission et de réception ; dont la fonctionnalité (ou la caducité) de concepts et des moyens pédagogiques mis en œuvre ainsi que l’opportunité des compétences acquises en fonction des besoins sociétaux, humains et économiques à venir ; et, donc,- L’efficience de la formation, dans le souci de ne point gaspiller leur argent et leur temps aux bailleurs de fonds, à l’étudiant, aux employeurs et à la communauté.C’est dire que l’on entame pas une réforme, quand celle-ci engage des fonds lourds et des risques majeurs pour le devenir d’un pays, juste pour le plaisir d’adopter une nouvelle terminologie et la structuration qui en découle (ou qu’elle traduit ?). Celle-ci n’est pas qu’un habillage. Elle est une instrumentalisation conceptuelle qui, pour rétablir dans le droit et rendre meilleur, a dû s’assurer d’une conscience cognitive critique, donc d’un diagnostic fiable, qui, même en tenant compte des maqâmat (séances informelles) de l’opinion publique, doit formaliser cette dernière et la transcender, afin de décider de ce qui est à conserver ou à réformer du système objet de Réforme, tel que celle-ci pourrait se traduire dans le quotidien des professeurs, et dans les performances des établissements. La Réforme implique une nouvelle normalisation.Je voudrais dans les lignes qui suivent démontrer qu’en dépit de la richesse des tableaux, et des documents produits pour la Réforme et autour d’elle, l’on a oublié d’inscrire quelques garanties, dans la police de l’assurance qualité à l’Université.

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