Open Access
Playing with Fire: Narrating Angry Women and Men in the <i>Heptaméron</i>
Author(s) -
Emily E. Thompson
Publication year - 2015
Publication title -
renaissance and reformation
Language(s) - French
Resource type - Journals
SCImago Journal Rank - 0.1
H-Index - 5
eISSN - 2293-7374
pISSN - 0034-429X
DOI - 10.33137/rr.v38i3.26153
Subject(s) - passion , anger , denunciation , psychoanalysis , feeling , psychology , art , literature , humanities , social psychology , politics , law , political science
In De Ira, Seneca dedicates three books to the denunciation of anger, a passion he insists serves no necessary purpose and leads to countless ills. Certainly Marguerite de Navarre acknowledges the violent potential of this passion in the stories of the Heptaméron. Yet her devisants not only justify some forms of anger in the stories they tell, they also freely give expression to their own anger during the ensuing discussions. The historian Natalie Zemon Davis even cites the Heptaméron as an example of a literary text that allows sixteenth century readers to imagine a menacing, yet justifiable female anger. A systematic study of references to anger in the Heptaméron indeed reveals a gendered revision of Seneca’s and Aristotle’s ideas on anger. Women with a distinctly feminine honour to defend take their place beside angry male warriors. And women are depicted as capable both of expressing anger and of controlling it. Marguerite’s choice of words, her sequencings of stories, and the arguments she expresses through her devisants suggest ways in which anger can be useful to both sexes. A necessary outlet for intense feeling, a controlled anger can balance a sense of noble self-affirmation with the self-abnegation required for social harmony and Christian salvation.
Avec son De Ira, Sénèque consacre trois livres à la dénonciation de la colère, une passion qui, selon lui, entraîne tous les maux sans avoir une seule fonction utile. Au seizième siècle, Marguerite de Navarre reconnaît le danger de cette passion et illustre son potentiel violent dans son Heptaméron. Néanmoins, les « devisants » qui racontent ces nouvelles justifient parfois des cas de colère, et ne se privent pas d’exprimer leur propre colère lors des discussions qui suivent chaque nouvelle. L’historienne Natalie Zemon Davis va jusqu’à prétendre qu’avec l’Heptaméron, Marguerite permet aux lecteurs du seizième siècle de concevoir une colère féminine, à la fois acceptable et menaçante. Une étude exhaustive des références à la colère dans l’Heptaméron, révèle effectivement une révision féminine des idées de Sénèque et d’Aristote portant sur la colère. À côté des soldats furieux, Marguerite met en scène des femmes prêtes à défendre un honneur féminin. Ces femmes se montrent capables non seulement de ressentir la colère mais aussi de la contrôler. Avec un lexique particulier, des regroupements thématiques des nouvelles et les opinions qu’elle fait circuler parmi ses « devisants », Marguerite évoque une utilité, quoique limitée, de la colère. Son recueil de nouvelles donne le jour à une colère qui soulage d’autres passions nocives et tente d’équilibrer, d’une part, une affirmation du moi noble, et de l’autre, une dénégation du soi requise par l’Église et par la vie commune.