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« Comme si nous étions à la contredanse » : chorégraphies utopiques chez Claire de Duras et George Sand
Author(s) -
Tessa Ashlin Nunn
Publication year - 2021
Publication title -
quêtes littéraires
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 2657-487X
pISSN - 2084-8099
DOI - 10.31743/ql.13311
Subject(s) - humanities , art
Durant le premier XIXe siècle, la contredanse, constituée de déplacements et d’interactions entre tous les danseurs n’importe leur place de départ, abolit les contraintes d’une société divisée en classes. Dans Édouard (1825), Claire de Duras compare le moment des contredanses, pendant un bal parisien de l’Ancien Régime, à une échappée vers l’Angleterre, où l’ascension sociale semble réalisable. De plus, la danse crée un espace où l’héroïne peut franchir les barrières entravant les membres de son sexe et empêchant le mariage par amour. George Sand, dans Le Compagnon du Tour de France (1840), contraste la possibilité de l’amour entre des personnages de classes différentes lors des contredanses avec l’impossibilité de ces unions dans la vie quotidienne. En établissant un non-lieu, les contredanses de ces romans produisent des moments éphémères où l’égalité et la liberté règnent, pourtant, hors de la danse, les hiérarchies sociales demeurent rigides.