
Les monastères maronites doubles des XVIIe-XIXe siècles : Histoire d'un essor problématique
Author(s) -
Sabine Mohasseb Saliba
Publication year - 2019
Publication title -
chronos
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1608-7526
DOI - 10.31377/chr.v25i0.423
Subject(s) - art , humanities
On connaît le grand développement des monastères maronites au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. On retient surtout celui des congrégations religieuses, qui sont apparues à la fin du XVIIe siècle dans le cadre de la réforme catholique tridentine de l'Église maronite, ces congrégations qui continuent encore à l'heure actuelle de rayonner, notamment à travers leurs écoles et leurs universités. Pourtant, l'essor monastique maronite de cette longue époque concerne également les monastères traditionnels, c'est-à-dire ceux qui étaient autonomes les uns par rapport aux autres et qui dépendaient théoriquement directement de la hiérarchie épiscopale, comme tous les monastères orientaux. Des monastères qui, à cette époque, avaient la particularité d'être le plus souvent des monastères doubles, abritant à la fois des moines et des moniales. Or I 'expansion de ces nombreux monastères maronites doubles, qui couvre l'ensemble des X VIF et XVIIIe siècles et qui avait commencé avant celle des ordres religieux, allait à contre-courant de la réforme catholique, car cette dernière préconisait justement la suppression de leur mixité. Et ces monastères ont perduré jusqu'au premier tiers du XIX e siècle malgré les multiples interdictions formulées à leur égard depuis le XVF par la réforme. C'est plus précisément leur caractère double qui va se perpétuer, car lorsqu'ils seront par la suite attribués à l'une ou l'autre communauté religieuse, ils perdureront jusqu'au XXe siècle, parfois même jusqu 'au milieu de ce siècle ; ce n'est qu'à ce moment-là que beaucoup d'entre eux seront abandonnés. Ils devaient être alors déjà « démodés », alors que les monastères réformés allaient généralement poursuivre leur élan.