
Les fondatrices de waqf à Beyrouth entre 1843 et 1909
Author(s) -
Aurore Adada
Publication year - 2019
Publication title -
chronos
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1608-7526
DOI - 10.31377/chr.v23i0.445
Subject(s) - humanities , political science , philosophy
Le waqfest une institution sociale gérée par la jurisprudence musulmane, oufìqh en arabe. II permet à un individu, homme ou femme, de mobiliser en donation pieuse et à longue durée une propriété lui appartenant, un mulk, nommant par la même procédure le futur administrateur de la propriété cédée et, le cas échéant, le bénéficiaire qui recevrait des parts des revenus qu'elle produit. Les biens dévolus sont mobiles ou immobiles et de finalité économique, publique ou sociale : numéraire, boutique, habitation, terrain, boulangerie, bain public, atelier, etc. Les bénéficiaires du waqfpeuvent être des membres de la famille ou même des amis du fondateur ou de la fondatrice : il s'agit alors d'un waqffamilial. Mais quand les bénéfices vont à la gestion et à l'entretien d'édifices religieux ou publics (églises, mosquées, écoles), le waqfest dit charitable. Enfin, le waqfpeut être à la fois familial et charitable. On déduit qu'il est mixte. Nous aurons à y revenir. Les actes de waqfsont consignés dans les registres ottomans entreposés au tribunal char 'î de Beyrouth. Cet article s'intéresse uniquement aux fondatrices de waqffamilial de cette ville. Partant des données de ces registres, il décrit la manière dont les femmes beyrouthines de toutes les communautés religieuses, y compris les étrangères telles que les directrices des missions religieuses françaises et anglaises, fondaient des waqfs. La période étudiée va de 1843 à 1909. Ces deux dates sont déterminées par les registres disponibles. Elles sont néanmoins assez éloignées dans le temps pour nous permettre de constituer une banque de données fournie et effectuer des analyses inscrites dans la longue durée.