
Quand la communauté n’est plus seulement imaginée…
Author(s) -
Alix Philippon
Publication year - 2019
Publication title -
chronos
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1608-7526
DOI - 10.31377/chr.v18i0.471
Subject(s) - humanities , art
Aéroport Charles de Gaulle, le 3 août 2005. L'entrée du terminal 3 est obstruée par une foule dense de pèlerins d'origine pakistanaise installés majoritairement en France et en Grande-Bretagne, mais également en Hollande, Norvège, Italie, Espagne, Danemark, Grèce ou encore Suisse. Deux cent cinquante d'entre eux sont attendus pour l'embarquement d'un vol charter à destination de Damas, affrété par une agence parisienne du nom de « Tapis Volant ». Ce « Tour Spirituel 2005 » de deux semaines en Syrie et en Turquie est initié par une organisation islamique pakistanaise transnationale, d'inspiration soufie : le Minhaj- ul Quran (MUQ). Les pèlerins en provenance du Pakistan, s'étant vus refuser le visa pour la Turquie, ont du renoncer au voyage à l'exception notable du shaykh pakistanais, Tahirul Qadri, accueilli par ses dévots avec un enthousiasme mal contenu par l'adab de rigueur. Fondé à Jhang, au Pakistan, en 1981, le MUQ n'est pas une confrérie soufie, même si la structure de l'organisation, son idéologie et son fonctionnement présentent une indéniable influence mystique.