
L'islamisme, le temps et la femme dans Je viens d'ailleurs de Chahdortt Djavann
Author(s) -
Karim Zakaria Nini
Publication year - 2019
Publication title -
alternative francophone
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1916-8470
DOI - 10.29173/af29388
Subject(s) - humanities , art , philosophy
Chahdortt Djavann est une écrivaine franco-iranienne de langue française installée en France depuis 1993. Ayant passé sa jeunesse en Iran et ayant vécu la Révolution iranienne, elle écrit son premier roman, Je viens d’ailleurs (2002), en français, une langue qu’elle ne connaissait pas à son arrivée en France. Dans ce roman autobiographique, Djavann raconte son retour en Iran des années après avoir quitté le pays. A la recherche de l’Iran de son adolescence, Djavann se heurte à la réalité brutale d’un pays qui a rompu avec son passé. Un pays qui écrit désormais une nouvelle page de son Histoire, une page de laquelle le passé de l’écrivaine, son militantisme, ses amitiés et ses bons souvenirs sont effacés.
Dans cet article, il sera question de montrer comment l’écrivaine livre dans son premier roman un point de vue franc et acéré sur la société iranienne postrévolutionnaire. Nous proposons ainsi d’étudier comment la société iranienne régie par l’islamisme est écrite et représentée dans le roman de Djavann. Dans Je viens d’ailleurs, le persan est écrit en français et la société iranienne postrévolutionnaire est décrite au prisme de la francophonie. Héritière du lyrisme persan et hôte de la culture francophone, Chahdortt Djavann illustre le mariage parfait entre deux cultures littéraires à la poétique exacerbée.