
L’imposition de la norme européenne au Canada au dix-septième siècle à travers une perspective écocritique
Author(s) -
Eric Des Enffans d'Avernas
Publication year - 2017
Publication title -
voix plurielles
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1925-0614
DOI - 10.26522/vp.v14i1.1542
Subject(s) - humanities , art , political science
Dans le cadre de l’approche écocritique, il faut voir les humains comme êtres vivants faisant partie d’un rapport symbiotique, complexe et dynamique avec l’environnement qui les entoure. Cette appartenance humaine à une entité beaucoup plus vaste mais toujours vivante est la raison pour laquelle nos actions, volontaires ou involontaires, affectent directement le présent et l’avenir. Avec la colonisation française du Canada au XVIIe siècle, les autochtones commencent à occuper un espace intermédiaire entre le nouvel espace européen et la nature. L’objectif français d’imposer la culture européenne et la religion catholique les force à s’éloigner de leur ancien rapport à l’environnement, et la domination européenne s’affirmant, les autochtones jouent dès lors un rôle secondaire dans l’entreprise de la Nouvelle-France.
Dans cet article, j’analyse les Voyages de Samuel de Champlain (Les fondations de l’Acadie et de Québec et À la rencontre des Algonquins et des Hurons, édition critique d’Éric Thierry) et la façon dont la fondation de la Nouvelle-France écarte la norme autochtone. Cette étude s’effectue en trois temps. Je montre d’abord le rapport de Champlain et ses compatriotes à la nature, pour ensuite souligner comment la fondation des habitations européennes nuit à la norme autochtone. Finalement, j’aborde le rôle des autochtones après l’établissement de la Nouvelle-France, qui sont dès lors marginalisés. L’analyse de deux illustrations de Champlain terminera cette étude afin de montrer également comment la nature, à laquelle les autochtones sont étroitement liés selon la perspective de Champlain, se marginalise de la même manière.