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Par-delà l’un et le multiple : l’univers pluraliste de William James
Author(s) -
Alexandre Couture-Mingheras
Publication year - 2016
Publication title -
phaenex
Language(s) - French
Resource type - Journals
ISSN - 1911-1576
DOI - 10.22329/p.v11i1.4270
Subject(s) - philosophy , humanities
L’article vise à éclairer la contradiction apparente que recèle le syntagme d’univers pluraliste. Il s’agit de déterminer « où » se situe la pluralité : si elle est seulement épistémique, alors on reste attaché à une conception moniste du monde, où le multiple est toujours en droit résorbable dans une unité sous-jacente. Inversement, si le pluralisme est radical et intégral, alors se perd l’unité sémantique « monde » dont il a pourtant besoin, ne serait-ce que pour poser plusieurs mondes. Or, selon James, c’est l’alternative elle-même qui est trompeuse : l’univers se distingue aussi bien de l’absolu (tout est dans le tout) que de la multiplicité pure (rien n’est relié). Cette réponse s’adosse en dernière instance à une « désubstantialisation » des termes du débat et, partant, à la reconception pragmatique de l’unité, i.e. la substitution à la question ontologique qui commande la cosmologie rationnelle (l’existence ou non d’un principe qui garantisse l’unité du divers phénoménal) de la question fonctionnelle du devenir (comment et sous quels angles le monde est-il un ou multiple). Mais ce pluralisme ne peut prospérer que de conserver la notion de donné, à condition de la dissocier de la problématique transcendantale de laquelle elle est issue : la pluralité des modes descriptifs, loin d’être le corrélat naturel d’une pluralité de réalités, a pour condition de possibilité la neutralité catégoriale du donné – que restitue le concept jamesien d’expérience pure. 

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