
Intérêts de l’analyse comportementale dans les études de bien-être : le cas des veaux de boucherie
Author(s) -
Isabelle Veissier
Publication year - 1996
Publication title -
inra productions animales
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 2273-7766
pISSN - 2273-774X
DOI - 10.20870/productions-animales.1996.9.2.4039
Subject(s) - humanities , philosophy
Nous partons du principe que le bien-être d’un individu est satisfait s’il peut s’adapter à son environnement. Cette condition est respectée quand l’individu peut satisfaire ses besoins sans souffrir ou s’épuiser. Dans ce domaine, où il est indispensable d’éviter l’anthropomorphisme, le rôle du scientifique est d’évaluer les besoins de l’animal et de proposer des mesures objectives de son adaptation. Ces mesures peuvent d’être d’ordre sanitaire, zootechnique, neuro-endocrinien et comportemental. Les critères comportementaux présentent l’avantage d’être très sensibles et spécifiques et de varier avec l’intensité de la contrainte imposée à l’animal.
Ils permettent de prévenir l’apparition de troubles cliniques (les rythmes d’activité sont modifiés avant l’état sanitaire ou la production) et de déceler de faibles variations (la réactivité peut augmenter lorsque l’environnement est pauvre sans que les critères physiologiques varient). Les indices comportementaux sont spécifiques : ils renseignent sur la nature de la contrainte. Ainsi les postures de repos renseignent sur la place allouée à l’animal, et les activités orales non nutritives sur le manque d’activité. Enfin, dans certains cas, la fréquence d’un comportement est liée à l’intensité de la contrainte. Cependant, l’interprétation d’un ensemble d’indicateurs - comportementaux et autres - permet seule de rendre compte des sollicitations de l’organisme.
Ces aspects sont illustrés à partir du modèle du veau chez qui les contraintes les plus marquantes sont : le manque de place, l’alimentation uniquement lactée et la restriction des contacts sociaux.