
Riziculture pluviale de bas-fonds dans la région de Sédhiou (Sénégal) : contraintes de production et stratégie d’adaptation
Author(s) -
Sécou Omar Diedhiou,
Mamadou Thior,
Adama Cheikh Diouf,
Issa Mballo,
Ansoumana Kouma Diallo
Publication year - 2021
Publication title -
european scientific journal
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1857-7881
pISSN - 1857-7431
DOI - 10.19044/esj.2021.v17n24p88
Subject(s) - humanities , political science , geography , art
La vallée de Badobar, polarisant 23 villages, est située à cheval entre les communes de Mangaroungou Santo et de Simbandi Brassou. Elle présente un potentiel de terres rizicultivables d’environ 1 500 ha. Cette riziculture est globalement pluviale, car elle se produit uniquement pendant l’hivernage. Cependant, la dépendance à la pluviométrie fait que les productrices sont confrontées à des contraintes sociales et environnementales qui amenuisent la productivité du riz. Le but du présent article est d’analyser les contraintes à la production rizicole de bas-fonds et d’identifier les stratégies d’adaptation. La méthodologie adoptée s’appuie sur l’exploitation de données quantitatives à partir d’une population cible de 13 333 habitants. Au total, 8 villages représentatifs des vallées rizicoles ont été retenus pour les enquêtes de terrain. La démarche qualitative s’est aussi appuyée sur le recueil de récits de vie de 10 agricultrices de la vallée. Les résultats révèlent que la riziculture de basfonds fait face à des problèmes (climatiques) qui ralentissent son développement. La problématique la plus récurrente évoquée par les rizicultrices est la salinisation (61%). L’ensablement (30%) et l’acidification (9%) représentent aussi un problème central. Par ailleurs, des facteurs socioéconomiques bloquent le développement de la riziculture dans la vallée (95% des femmes n’ont pas de sources de financement et 55% n’arrivent pas à se procurer ni les fertilisants ni les produits phytosanitaires). Face à ces difficultés, les paysannes mettent en œuvre des stratégies durables d’adaptations (nouvelles variétés de riz) qui participent à l’amélioration des rendements (700 à 800 kg de riz paddy dans une parcelle de 500 m²), à la conservation et la valorisation des ressources naturelles (eau, terre). Ainsi, 66% des rizicultrices ont recours à une nouvelle variété de riz.