
Gestion Therapeutique Des Entorses Et Fractures "Nikary" Chez Le Peuple Senoufo De La Region Du Poro (Nord De La Côte d’Ivoire)
Author(s) -
Silue Donakpo
Publication year - 2021
Publication title -
european scientific journal
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1857-7881
pISSN - 1857-7431
DOI - 10.19044/esj.2021.v17n1p295
Subject(s) - humanities , political science , art
La médecine traditionnelle est menacée et tend à être négligée à cause de l’introduction de la médecine moderne dans la société africaine. A cette menace, s’ajoutent les imposteurs qui ont infiltrés le domaine. Et pourtant, la médecine traditionnelle n’a pas encore fini de faire ces preuves. C’est ce que nous découvrons avec le traitement des entorses et fractures. Ainsi, cette étude socio-anthropologique qualitative s’est-elle assigné de réaliser un suivi rapproché des activités des « nankarigabélés » traumatologues traditionnels du peuple Sénoufo au nord de la Côte d’Ivoire. Elle vise à évaluer l’importance qualitative, l’efficacité et les insuffisances des mécanismes utilisés par celleci dans le traitement des entorses et fractures. La méthode d’étude est basée sur une approche qualitative ayant consisté en l’administration d’un guide d’entretiens semi-dirigés et l’observation directe. Elle s’est déroulée du 06 juillet au 25 septembre 2020 dans la Direction Régionale de la Santé de Korhogo précisément dans 8 villages où habitent un sous-groupe des Sénoufos, les forgerons « fodonnons » et qui sont réputées dans la prise en charge thérapeutique des victimes d’entorses ou fractures. L’enquête a mobilisé 12 tradipraticiens et 66 personnes guéris d’entorses ou fractures (dont la période poste guérison varie de 6 mois à 3 ans) par ces 12 guérisseurs. Les techniques d’analyse des données ont été l’analyse thématique et l’analyse de contenu. Les résultats de l’enquête n’ont pas révélé de véritables cas de complication posttraumatique. Les personnes guéries ou leurs parents par les « Nankarigabélés », témoignent plutôt l’importance et la qualité du travail accompli par ceux-ci. En plus, 9 guérisseurs traditionnelles sur 12 enquêtés tiennent des registres de patients et 7 parmi eux collaborent avec la médecine moderne pour la prise en charge des cas d’entorses et fractures dans leur localité.