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Etude comparative des performances des plateformes de compostage de Siteu et de Ngui à Dschang (Cameroun)
Author(s) -
Ngahane Emilienne Laure,
Sagne Moubé Joël,
Paulin Nana
Publication year - 2021
Publication title -
european scientific journal
Language(s) - French
Resource type - Journals
eISSN - 1857-7881
pISSN - 1857-7431
DOI - 10.19044/esj.2021.v17n17p248
Subject(s) - humanities , forestry , political science , physics , geography , art
A Dschang, le compostage artisanal est le mode de traitement de la fraction fermentescible majoritaire dans les déchets locaux. Qualifié d’activité à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), il permet de créer trois emplois directs par tonne/jour de déchets traités. Les deux plateformes fonctionnelles de nos jours à Dschang occupent une quarantaine de personnes et permettent de traiter en moyenne 3 000 tonnes de déchets chaque année. Afin d’entrevoir leur autonomie, les équipes ont été évaluées par la méthode du bilan main d’œuvre. Cette méthode est pratique et permet d’exprimer la productivité des agents afin d’évaluer le coût de production et d’identifier les leviers d’optimisation. En ce sens, l’augmentation des quantités de déchets traités par agent afin de diminuer le coût de production et l’amélioration de la qualité de compost produit afin de faciliter son utilisation ont été identifiées comme les leviers internes. Cependant, s’il est aisément admis que la qualité obtenue est surtout conditionnée par la nature des déchets initiaux ; la quantité obtenue l’est tout aussi. En effet, l’étape de tri ainsi que l’étape d’affinage (criblage), nécessaires pour l’obtention d’un compost de qualité, représentent aussi les étapes les plus chronophages et qui déterminent objectivement leur productivité. A Dschang, ces deux étapes représentent en moyenne 84% (66% pour le tri et 18% pour le criblage) du temps de travail. Les performances de compostage mesurées diffèrent de 22% en faveur de Ngui où la productivité se situe à 10,41 ttraitées/homme.mois tandis qu’elle se situe à 8,53 ttraitées/homme.mois à Siteu. Les facteurs majeurs justifiant ces variations sont la qualité des déchets entrants (à 46,2%) et l’aménagement des sites (à 34,3%). Aussi, quelques retours négatifs, liés à la présence d’indésirables, ont été enregistrés auprès des utilisateurs du compost produit à Siteu. Donc, du fait de la meilleure qualité des déchets entrants et de la concentration des activités sur un espace limité à Ngui par rapport à Siteu, la consolidation des emplois créés et la pérennisation de l’activité de compostage seraient assurées sur le site de Ngui car il a été établi que ces dernières passeraient, entre autres, par l’atteinte d’une productivité minimale de 10 ttraitées/homme.mois. Ceci renforce l’argument de développer le compostage de proximité (au plus près de la production des déchets) et questionne sur la construction de grands sites.